"Sorti tout droit de prison, Alex
(Alan Rickman), qui a tué un homme, n'est pas le méchant que l'on croit.
Et l'autiste Linda (Sigourney Weaver) a plus d'humanité qu'une personne
«normale». Voilà donc le peu causant Alex en route pour Winnipeg
lorsqu'une jeune autostoppeuse, Vivienne, vient perturber ses envies de
solitude en lui imposant son énergie débordante. Alex finit par se dérider
à son contact lorsqu'un poids lourd fait valser leur voiture. Vivienne est
tuée sur le coup. Pour expier son revival de culpabilité, Alex rend
visite à la maman... qui s'avère être autiste. Enfin, si on veut. Dans le
rôle de cette «Rainwoman», Sigourney Weaver ne parvient pas à être
totalement crédible, oscillant entre quadragénaire atteinte d'Alzheimer
précoce et jeune femme lunatico-obsessionnelle qui parvient à l'orgasme en
mangeant de la neige." |
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"Alex Hughes (Alan Rickman) est en route pour Winnipeg afin de
tourner la page d'un passé douloureux. En chemin il prend un stop Vivienne
(Emily Hampshire), une exubérante jeune fille voulant devenir écrivain.
Son rêve prendra fin quelques kilomètres plus tard alors qu'un trente
tonne percute la voiture de location d'Alex. Celui-ci totalement sous le
choc décide de se rendre chez la maman de Vivienne pour lui expliquer
comment les choses se sont passées. Seulement Linda (Sigourney Weaver)
n'est pas exactement une maman ordinaire.
"Snow Cake c'est
avant tout l'histoire d'Angela Pell, la scénariste du film qui s'est
inspirée de la vie quotidienne avec son fils autiste pour écrire cette
histoire. Elle voulait montrer à quelle point partager le quotidien d'une
personne souffrant d'autisme peut- être contraignant mais également plein
de petits miracles. Ce film n'a pas pour sujet principal l'autisme, il
traite d'une femme unique qui est atteinte de cette maladie, de l'amitié
qui va se développer entre Linda et Alex, de l'acceptation de la mort et
du chemin à parcourir pour se retrouver en paix avec soi-même et les
autres.
"Vivienne a juste eu besoin de quelques secondes pour
se rendre compte qu'Alex a un gros poids sur la conscience, qu'il a besoin
de se libérer. Elle ne se doutait cependant pas qu'elle rajouterait un peu
plus à la tristesse déjà ancrée dans le cœur de celui-ci, le forcant pour
la seconde fois à pleurer une personne qu'il ne connaît pas. C'est cette
fois de trop qui pousse Alex à vouloir rencontrer Linda, il a besoin de se
délivrer de cette charge devenu beaucoup trop lourde. Seulement Linda est
autiste. Froide et glacée comme la neige recouvrant son jardin. Les
sentiments elle ne connaît pas et oui elle sait que sa fille est morte. Le
seul souci que cela soulève est de savoir qui va maintenant sortir les
poubelles le mardi ? Tâche normalement réservée à Vivienne. Un pragmatisme
difficile à accepter pour cet homme qui cherche à se libérer de sa
culpabilité.
"Heureusement il y a la jolie Maggie (Carrie-Ann
Moss) la voisine de Linda. Pas un ange mais entre les deux le courant
passe tout de suite et une liaison ne tarde pas à voir le jour. Il trouve
entre les bras de Maggie l'attention et la tendresse dont il a tant besoin
et qui lui permettent d'affronter le monde de Linda qui telle une enfant
ne songe qu'à faire des bonhommes de neige, sauter sur son trampoline ou
encore découper les flocons de neige qu'elle fait inlassablement tomber en
pluie autour d'elle. La neige est son univers et se retrouve dans tous les
coins de la maisons, que ce soit dans sa collection de boules de neige à
secouer, accrochées au murs, aux fenêtres en cristallins pendentifs ou
encore dans la bouche même de Linda, qui trouve à la neige fondue un goût
orgasmique. |
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"Les face-à-face
entres les deux sont au débuts terriblement douloureux pour Alex qui a le
sentiment de se retrouver face à un mur et est blessée par l'indifférence
de Linda devant le drame qui vient de se jouer. Il lui faudra du temps
pour la comprendre, entrer dans son monde et alors trouver un terrain de
communication qui va sans qu'il s'en rende compte le faire réagir, l'aider
à laisser sa personnalité se libérer. Il essayera de ce fait plusieurs
fois de parler avec Linda à propos de son premier deuil sans se rendre
compte qu'elle n'est pas la bonne interlocutrice, que ce n'est pas avec
elle qu'il doit faire le chemin de l'acceptance mais bien tout seul. Les
deux deuils n'ayant rien à voir l'un avec l'autre. L'extrême maniaquerie
de Linda et son goût prononcé pour l'ordre donneront également lieu à des
scènes pleines d'humour et il sera bien difficile pour Alan de quitter
Wawa après l'enterrement pour finalement reprendre le chemin de sa vie et
rejoindre Winnepig. Il ne saura pas que son séjour aura laissé plus de
traces qu'il ne l'aurait soupçonné mais a toutefois compris Linda et lui a
offert le seul cadeau capable de la toucher.
"Le film est
servi par un casting de tout premier choix. Sigourney Weaver a passé un an
à faire diverses recherches pour ce rôle. Elle a rencontré des autistes
afin de comprendre comment la maladie fonctionne pour pouvoir en
reproduire les symptomes de la manière la plus juste possible. Travail en
amont couronné de succès. Elle est confondante de vérité, le regard vide,
tourné vers son monde intérieur. Une âme d'enfant dans un corps d'adulte a
qui échappe toutes réalités. Angela Pell a écrit le scénario avec Alan
Rickman en tête qui a tout de suite été séduit par cette douloureuse
histoire. Ce tournage fut l'un des plus faciles de sa carrière grâce à
l'extraordinaire performance de Sigourney Weaver. Carry Ann Moss prête
elle ses jolies épaules pour accueillir Alan dans un rôle tout en
simplicité.
"Marc Evans signe un très beau film intimiste.
Simple. Sans de spectaculaires effets de caméra dont il n'a de toute façon
pas besoin car le scénario est magnifiquement écrit. Un film humain qui
parle de choses ordinaires. Du respect de l'autre et de sa différence. Les
seules conditions étant de prendre la peine de comprendre et de
s'intéresser à ce qui nous échappe car cela peut aussi nous faire avancer.
Dommage que ce genre de schéma n'arrive qu'au cinéma."
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