Chapitre 14 : Tu veux, tu veux pas …

  

e vous ai bien eut ! Quoi ? Vous y avez cru, vous, à  la fin de mon histoire ? La Sofie « pleine d’usage et de raison » qui s’en retourne, comme dit le poète « vivre entre ses parents le reste de son âge »… (Vous avez vu, si j’ai de la culture !) Je croyais que vous connaissiez mieux que cela votre petite fée préférée. Renoncer à ma vie d’aventure ? A vivre à côté de mon Severus adoré ? Surtout maintenant que j’étais redevenue une jeune fille séduisante et apte à la consommation ! Non, non !

Bien évidemment cette fin en « happy end » est destinée à tous les prudes et ceux qui manquent d’imagination. Ils s’en contenteront ! Quant à nous les imaginatifs et les civilisés, nous savons qu’une belle histoire n’a jamais de fin, aussi, à la demande générale, je continuerais mon histoire.

Mais tout d’abord je vais rétablir la vérité sur le chapitre précédent…

Bien sûr, tous les événements décrits ont bien eut lieu : l’aventure avec Nikopol, mon éloge par Dumbledore devant tout ce que Poudlard comportait de personnages importants et ma réincarnation. Pendant quelques jours, je fus hébergée par Sybille Trelawnay - impossible pour une pure jeune fille comme moi de continuer à vivre sous le même toit qu’un bel homme aussi sexy sans faire jaser – et l’on eut du mal à trouver au château une femme à la moralité irréprochable qui accepta de me loger. Khnoum devait me raccompagner chez mes parents la semaine suivante, le temps de prévenir ma famille et d’organiser mon retour.

J’en profitais pour visiter les lieux, qui m’apparaissaient inhabituels depuis ma transformation. Tout ce que j’avais vu d’en haut me semblait tout à coup différent. J’eus droit à tous les honneurs : chacun voulait me montrer qui son bureau, qui son logement ou me faire admirer le parc vu de la Tour d’Astronomie. Je leur répondais que pour les vues aériennes, j’avais eut pas mal de pratiques en ce domaine, que celui qui essaierait de m’entraîner dans sa chambre à coucher serait un vieux cochon et que pour moi le plus bel endroit se situait dans un cachot qui sentait un peu le moisi…

Je ne pouvais malheureusement pas tourner autours de mon ancien maître sans donner cours à des commérages. Ce que je regrettais beaucoup. Mais j’appris que mon Severus avait demandé à Denise d’écrire mes aventures afin « d’immortaliser ces moments inoubliables ». Celle-ci se mit aussitôt à l’ouvrage et, bien qu’assez lente à rédiger sans un peu de harcèlement, je puis vous assurer que vous pourrez bientôt vous procurer une version non-expurgée de mes exploits chez tous les bons libraires ou sur www.pigeon_gogo.com . Fin de la parenthèse.

Plus la date de mon départ approchait, plus je me sentais nostalgique. Quitter ces lieux enchantés ? Mes amis ? Tous les événements de ces derniers mois me revenaient en mémoire et je me rendis compte que finalement j’y avais été très heureuse. Je ne pouvais pas rentrer chez moi sans faire beaucoup de peine à certains et je crois que j’aurais laissé un grand vide à d’autres…

Je crois que j’ai dû m’assoupir parce qu’alors je vis entrer Hedwige et Ceiba, des bigoudis sur le haut du crâne, un boa rose autours du cou. Elles levaient et baissaient une patte régulièrement en rythme comme si elles dansaient le French Cancan. Bientôt Basile et Gérard vinrent les rejoindre en faisant la roue tout autours de la pièce. Puis Nikopol, Khnoum, Denise, Wincky, McGonnagal (une bouteille à la main) débarquèrent à leur tour. Ils portaient de longs tutus aériens et faisaient les pointes sur l’air du Lac des cygnes. Une féerie ! Alors arriva mon ancien maître adoré, les cheveux luisants de gel pailleté, enveloppé dans sa longue cape noire et soudain tous se mirent à entonner : 

« O Sofie, O Sofie Sofie à nous
 O Sofie à nous !

Tu vas partir un soir d’été
Sans dire un mot, sans un baiser
Sans un regard sur le passé, le passé

Quand tu franchira la frontière
Tu te souviendras d’hier
Quand tu étais près de nous très chère

O Sofie, O Sofie Sofie à nous
 O Sofie à nous 

Où vas tu Sofie
O Sofie à nous…

Et le temps va passer
Et Sofie s’en sera allée…

O Sofie… O Sofie à nous… »

 Pendant qu’ils chantaient , ils continuaient leur petite chorégraphie et je ne savais plus si j’étais à l’Opéra ou dans un cabaret. Mon Severus se contentait de me regarder les yeux brillants et j’en étais toute émue. Puis il resta seul avec moi et dans une demie pénombre il s’approcha de moi en chuchotant : 

« Comme ma voix, badabada
Chante tout bas, badabada

Chabadabada, chabadabada,
Mon coeur y voit, badabada
Comme une chance, comme un espoir
Chabadabada, chabadabada,
Mon coeur y croit, bada, bada…

 Mon coeur en joie, badabada
A fait le choix, badabada,
D’une romance qui passait par là…
Comme une chance, badabada
Qui passait là, badabada
Pour toi et moi, badabada
Chabada bada, chabadabada »
 

Lorsqu’il fut  à quelques centimètres de moi, il s’arrêta, ouvrit sa cape quelques secondes le temps que j’admire son torse musclé, ses tablettes de chocolat, hmmmm, car il ne portait rien d’autre qu’un minuscule string qui ses avantages en valeur*. Puis il se jeta à mes genoux en murmurant :

 -« Ne pars pas ma Sofie. Je ne peux vivre sans toi. Je t’en prie, écoute moi… »

 Je me surpris à répondre :

 -« Paroles, paroles, paroles… Caramel, bonbons et chocolat… »

 Puis je me ressaisis : C’était une déclaration ! En bonne et due forme. Je ne pouvais repousser le seul être qui m’ait fait frémir, vibrer, soupirer, espérer, croire, rêver, bref qui était ma raison de vivre ! Je me penchai vers lui, releva son visage vers le mien, nos lèvres allaient s’unir, je sentais son souffle sur moi, lorsque j’entendis :

 -« Coupez ! »

Je m’éveillais en sursaut. La voix venait du parc où Hagrid expliquait à des bûcherons quels étaient les arbres à abattre à la suite d’une tempête gigantesque, qui avait eut lieu quelques mois auparavant. Je regardais autours de moi : Il n’y avait plus personne. J’avais dû rêver tout cela. Mais je savais maintenant quel était mon destin. J’allais trouver Khnoum que Dumbledore avait retenu quelques jours , le temps d’échanger quelques petits secrets et de le défier au bowling qui était devenu sa nouvelle passion…

Lorsque je fus près de lui, je n’osai lui exprimer directement mon désir, mais il me mit rapidement à l’aise. 

-« Voyons, parles ! N’aies pas peur. De toute manière mon ami Dumbledore m’a initié à l’art de lire dans les esprits… »

 Cela ne me rassurais pas le moins du monde et avant qu’il ne puisse lire mes pensées les plus profondes, je lui débitais d’une traite :

 -« Voilà. Je ne veux plus rentrer chez moi. J’ai trouvé un foyer ici. Je m’y sens bien. Je voudrais rester à Poudlard. S’il vous plait ! »

 -« Hum ! Ma foi, tu es libre de tes décisions, après tout… Mais il te faudra une situation stable. Tu ne dois pas rester ici comme une invitée permanente, ou être un fardeau à la charge de la société… Qu’en pensez-vous mon cher Albus ? » 

Dumbledore se matérialisa alors à mes côtés, sans que je pus dire comment il s’y était pris. C’était vraiment un grand magicien !

-« Et bien, justement je cherchais un remplaçant pour le professeur Flitwick qui vient de nous quitter. Il est allé rejoindre une communauté : une sorte de secte étrange où, tous les soirs, après avoir passé la journée dans une mine à creuser la roche pour en extraire des diamants, une bande de petits hommes bizarrement vêtus vient se prosterner devant une boite en verre, où repose une jeune fille à la peau blanche comme la neige, aux lèvres rouges comme le vermeil et aux cheveux noirs comme l’ébène…

« Pauvre Flitwick, enfin, après tout, c’est son choix ! Sofie cela te plairait-il de devenir notre nouveau professeur d’enchantements ? »

 Je balbutiais : 

-« Ce serais trop beau ! Mais… » 

-« Ne t’inquiètes pas, tu suivras quelques cours de rattrapage intensifs pour te remettre à niveau ! Et tu acquerras l’expérience au fil des années… Et puis tu as mérité un cadeau , pour tes bons et loyaux services. Je t’offre le pouvoir de devenir un animagus. Tu pourras te transformer à ta guise en corbeau, avatar qui t’est maintenant familier…

« Minerva te donnera quelques conseils, pour qu’au début il ne te reste pas quelques plumes ou un bec lors de ton retour à ta forme d’origine. Je crois que tu peux partir maintenant. Mais si j’étais à ta place, j’irais faire un tour dans un certain cachot, où quelqu’un se morfond en secret de ton proche départ. Je pense que tu sais de qui je veux parler ? », ajouta-t-il avec un clin d’oeil appuyé… 

Je rougis un peu et après avoir remercié Dumbledore et Khnoum de leurs bontés à mon égards, je m’en fus discrètement rôder autours du logement de Severus. J’entendis des petits gémissements en provenir, comme des sanglots. J’étais un peu gênée, mais décidée à aller jusqu’au bout. Je frappais à la porte. Une voix un peu incertaine me répondit :

 -« Entre, Sofie. » La porte s’ouvrit seule et je vis Severus qui me tournait le dos, comme absorbé par la contemplation d’une fissure au plafond.

 -« Tu viens rechercher les quelques affaires qui te restent ? Ou me dire adieu ? C’était inutile. »

 Sa voix tremblait. Je sentais bien qu’il faisait des efforts désespérés pour cacher son trouble. Je m'avançais doucement vers lui. Lorsque je fus derrière lui, il ne se retournait toujours pas, je me collais à lui et l’enlaçai de toutes mes forces. 

-« Severus, je ne pars plus. Je ne peux pas vivre loin de toi. Je vais rester à Poudlard. Avec toi. Si tu veux bien de moi… »

 Alors il se retourna vers moi. Ses yeux étaient embués de larmes qu’il ne songeait plus à dissimuler. Il me serra très fort contre lui et susurra dans un souffle : 

-« Ma Sofie. Je veux te garder. Toujours. Tu es la lumière de ma vie. Celle qui m’a fait voir le monde d’une autre façon. Je t’aime. » 

Puis il pris mes lèvres et là je vous mets à la porte, car ce qui se passa ensuite entre nous est notre histoire. Et malgré tout le respect que j’ai pour mon auditoire, je crois que dans la vie nous devons garder des parts de notre vie cachée, si nous ne voulons pas que le rêve se brise. Tout ce que je vous souhaite, c’est que vous aussi, un jour, viviez une aussi belle histoire que la mienne. Et qui sait peut-être, je vivrais de nouvelles aventures, et celles-là, promis, je viendrais vous les raconter…

  

FIN

 

* NB : les auteurs de cette fic ne sont pas responsables des phantasmes de Sofie. Les âmes sensibles voudrons bien nous excuser…  

 

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